samedi 14 avril 2012

Les élèves de 2nde 6 au Conseil Economique Social et Environnemental CESE


Jeudi 12 avril, les élèves de 2nde 6 se sont rendus au Conseil économique social et environnemental, place d'Iéna à Paris, peu loin du Trocadéro pour assister à un concert classique, dernière phase du projet de l'année scolaire en partenariat avec Claire Gibault et le Paris Mozart Orchestra.
Ils ont été reçus dans l'hémicycle. Le président de la 9ème section, "éducation et culture", Monsieur Da Costa leur a expliqué le rôle de la "troisième assemblée" qui regroupe des experts issus de tous les compartiments de la société civile et du monde de l'économie. 233 conseillers sont désignés pour 5 ans. Les avis qui sont publiés servent à améliorer la législation. Ainsi en 2008 a été rendu un avis sur la sécurité routière préconisant le port du gilet jaune, les triangles de signalisation et la nécessité d'enseigner le code de la route dans les collèges et les lycées. Pour la partie "gilet jaune et triangle" les avis du CESE ont été suivis, en ce qui concerne le code de la route au lycée, il semblerait qu'on en ait entendu parlé récemment.

Un guide spécialisé en architecture s'est ensuite employé à situer l'architecture du Palais d'Iéna dans l'histoire de l'architecture de la fin du 19è siècle et de la première moitié du 20ème siècle. En effet, les matériaux pour construire des bâtiments dans l'architecture traditionnelle sont la pierre et le bois. Le 19ème siècle a vu aux alentours de l'exposition universelle de 1889, le triomphe de l'acier et du verre. Des bâtiments très impressionnants en hauteur et en dimension ont pu être réalisés. La Tour Eiffel est à cet égard une démonstration de maîtrise de cette technologie, tout comme la statue de la Liberté (Bartholdi 1886).  Dans ce contexte, l'architecte Auguste Perret (1874-1954) s'est illustré par la maîtrise du béton dans la construction. Ce matériau, qui peut prendre toutes les formes a permis le développement de l'architecture, et notamment la construction du palais d'Iéna dans les années 1930, en forme de rotonde, avec son hémicycle de 25 mètres de diamètre couvert de deux coupoles.  Une salle hypostyle et un escalier d'honneur  très aérien, complètent l'ensemble qui abrite de nombreux chefs-d'oeuvre : tapisseries des Gobelins, fresques et sculptures.
A noter que le lycée professionnel du bâtiment à Evry rend à sa façon hommage à l'oeuvre d'Auguste Perret en portant son nom.

Le concert de l'après-midi avait au programme, les inestimables chroniques du bon géant Gargantua, de Jean Françaix d'après Rabelais, avec pour récitant Robin Renucci, et la symphonie n°31 en ré majeur "Paris" KV 297 de Wolfgang Amadeus Mozart. 
Hélas, la salle pleine de colonnes et la façon dont étaient disposées les élèves des différentes classes, était un inconvénient majeur pour la concentration et l'écoute. Bizarrement, les adultes, qui n'étaient pas vraiment le public cible, étaient situés en face de l'orchestre, les élèves, relégués dans les ailes ne voyaient pas bien les instruments. Un peu surprenant pour une tentative de gagner un public jeune et populaire pour la musique classique! Un seul établissement scolaire a été présenté, et pas les autres. Robin Renucci qui a appelé sa chorale à la fin des deux morceaux, lui a fait tourner le dos au public pour chanter, chose assez étrange pour un comédien et metteur en scène. ....bref le concert était plus réussi au lycée y compris en ce qui concerne l'acoustique. En revanche une vue splendide sur la Tour Eiffel comme un prolongement du chapitre d'histoire des arts qui a précédé, nous a laissé tous rêveurs.

Pas le temps de prendre congé et de saluer Claire Gibault, les discours de présentation avec des orateurs (Raymond Soubie.....)se congratulant à loisir et  s'écoutant un peu parler,  pas du tout adaptés à un jeune public, nous ayant fait prendre du retard sur le planning. Il fallait rentrer à Corbeil. Bilan mitigé pour cette journée dont la partie éducation citoyenne  et Histoire des arts, dans l'hémicycle, l'emportait largement sur la partie musique.

Michèle Dégardin

jeudi 12 avril 2012

Un mardi de Doisneau sous le signe de la biodiversité

Mardi 10 avril, Nathalie Lacour, inspecteur de la santé publique, docteur vétérinaire, dresse un état des lieux de la biodiversité.
 Il semblerait que nous soyons en train de vivre une ère d'extinction de masse de très nombreuses espèces, d'où l'importance de cette éducation auprès des publics de jeunes.

De nombreux documents à l'appui nous expliquent ce qu'est la biodiversité et les interactions entre les organismes vivants sur un site. Il est très facile de déséquilibrer un écosystème. Par exemple, en voulant éliminer les lapins pullulant dans une prairie, on a abouti à faire disparaître une sorte de papillon bleu: l'azurée bleu. En effet les lapins qui maintenaient l'herbe de la prairie assez basse permettaient aux fourmis de transporter dans le sol assez dégagé les larves de ces papillons et favorisaient  leur reproduction. Plus de lapin, c'est aussi la fin des papillons,  le lien ne parait pas évident à première vue, mais il démontre la complexité des relations entre les espèces et la fragilité des équilibres.
Une partie de l'exposé nous ramène en Essonne, avec ses milieux humides: rivières et étangs fragiles et ses espèces à protéger, comme le balbuzard pêcheur. Une mission importante pour des associations comme Naturessonne qui regroupent des bénévoles passionnés.

Du côté des métiers, le vétérinaire que nous connaissons le plus, c'est celui que nous consultons pour nos chats et chiens en ville. Nous découvrons au travers du parcours de Nathalie une autre dimension de ce métier. L'inspecteur de la santé public doit en principe gérer les crises sanitaires et s'occuper de la chaine alimentaire depuis les élevages jusqu'à notre assiette. Nathalie exerce ce métier de façon différente encore en étant chargée de mission sur le biodiversité auprès du département, une occasion de mettre les pieds sur le terrain de s'occuper de faune sauvage, et d'éduquer les jeunes.


Michèle Dégardin

mercredi 4 avril 2012

Que se passe-t-il dans notre cerveau lorsque nous prenons une décision?

Mardi 3 avril, les professeurs de philosophie du lycée souhaitaient avoir le point de vue d'une neurobiologiste pour éclairer le débat autour du "libre-arbitre". 
Le défi a été relevé par Sylvie Granon, enseignant-chercheur à Paris Sud, Docteur en neurobiologie pour un "mardi de Doisneau" absolument passionnant sur notre cerveau. Trois classes de terminales scientifiques et littéraires ont partagé ce moment de culture, dans lequel les sciences nous ont paru particulièrement proches. 
Notre professeur du jour nous a décrit un certain nombre d'expériences faites sur les souris, les singes et même les hommes illustrant ce qui se passe dans le cerveau lors de la prise d'une décision. Ainsi  sont mises en place très simplement des connaissances sur les zones du cerveau, leur fonction, et notamment l'importance du cortex frontal, sur le circuit de récompense, sur la plasticité du cerveau et l'activité neuronale, qui contrairement aux idées reçues, se poursuit toute la vie. Les techniques d'imagerie venant à l'appui de la démonstration, ont fort bien illustré les désastres irréversibles provoqués par la consommation des drogues par exemple.
Les images du cerveau à différents âges a été un moment important, le "câblage " n'est en effet définitif que vers l'âge de 21 ans. Avant cet âge, personne ne dispose de toutes les capacités physiques à décider . Cela interroge les éducateurs, on peut se poser la question de la majorité et de la responsabilité de personnes ne disposant pas vraiment de tous les moyens pour assumer des choix... Le libre-arbitre ne peut s'exercer que dans un contexte socialement et juridiquement contraint. Il semble alors important d'intégrer la notion de ces limites physiques apportées par les découvertes des neurosciences. "Connais-toi toi-même", dit la célèbre inscription sur un temple grec, il semblerait que bien connaître son corps, son cerveau, comment le préserver, ne pas lui nuire, l'aider à mieux penser, puisse être la clé de la liberté et d'une sagesse toute moderne.

Michèle Dégardin