samedi 23 février 2008

Chapitre 3 : Rituel de possession à TERA : la rencontre avec les esprits (Holeys)




C’est une belle fin d’après-midi de saison sèche, à l’heure où le sable prend une teinte orange très suave, presque rose…
Aucun signe ou indice particulier en arrivant à proximité de la concession où doit se dérouler le rituel de possession : l’inévitable poussière, des lambeaux de sacs en plastique chassés par le vent, un terrain vague d’herbes dures et de crams crams. Par-dessus le mur en banco, on entend seulement le rythme sec et sourd des calebasses, et le bruit d’une foule en mouvement, quelques cris et des sifflements joyeux. La porte d’accès est encombrée de jeunes, de curieux et c’est un va et vient incessant des visiteurs, d’amis et d’initiés, qui entrent et sortent, se congratulent et s’interpellent.
La cour de la concession est en pente légère. Dans la partie la plus plane se trouve un hangar de bois et de nattes de paille, le tanda, où sont installés trois « frappeurs » de calebasses et un joueur de godyé. Les spectateurs sont disposés autour, en arc de cercle, assis par terre ou sur des sièges sommaires en fil de nylon. Des vieux, de jeunes enfants, des mères de famille bavardes, des adolescents perchés sur le mur attendent tranquillement…Quelques femmes âgées apportent aux musiciens un seau d’eau fraîche, accompagné d’un grand pot en plastique bleu pour boire. Des paquets de cigarette sont dispersés tout autour sur les nattes.
Sur l’aire qui fait face au tanda, des hommes et des femmes commencent à danser, tantôt en ligne face aux musiciens, tantôt bondissant deux par deux dans des allers et retours vifs et spectaculaires. L’atmosphère est détendue, à la fête, les spectateurs et les danseurs s’amusent. Les enfants courent dans tous les sens. Le moment est agréable.

Nous sommes conduits auprès d’un vieillard aux yeux couverts d’un léger voile de cataracte. Il observe attentivement ce qui se passe, serre les mains de ceux qui le saluent avec respect, nous fait asseoir à ses côtés. Nous apprendrons plus tard qu’il s’agit de l’homme le plus âgé de l’assemblée. Ce n’est pas le zima, qui se révèlera être un homme grand, habillé d’un costume gris, coiffé d’une toque blanche et brodée, et parlant un peu le français.
D’autres participants vont et viennent, nous font remarquer que nous sommes en retard sur ce qui avait été prévu, mais nous accueillent avec bienveillance…Nous avions prévu d’arriver en début d’après-midi ; celle-ci touche à sa fin et l’enthousiasme initial s’est sans doute atténué progressivement. Peu importe, l’assemblée est bon enfant et heureuse de nous recevoir, les mères ont placé leurs nourrissons éberlués sur les genoux, une motocyclette traverse la cour, et les joueurs de calebasse gardent le rythme en frappant fort avec leurs baguettes et leurs doigts aux bagues retournées…

Les danses se ralentissent. On perçoit une sorte d’hésitation sur ce qui va suivre…Apparent désordre car chacun trace son chemin et installe peu à peu le décor.

Nous demandons à voir les « Holeys ». La question est large : « Comment demande-t-on aux génies de venir ? ». Silence prudent mais le regard du zima montre que la question est comprise…
L’usage est bien établi : quelques billets FCFA circulent, la demande formulée passe de l’un à l’autre, l’assemblée prend connaissance de notre attente et signifie une sorte d’accord tacite, les joueurs de calebasse redoublent de bruit en accélérant la cadence et en frappant fort.

Après un certain temps un homme apporte un petit flacon de parfum au vieillard qui nous a reçus. Ce dernier marmonne quelques phrases incompréhensibles au-dessus du flacon, en respire l’odeur et se lève pour projeter quelques gouttes au centre de l’aire de danse. Lorsqu’il rejoint sa chaise, un cercle d’hommes et de femmes (la plupart sont les danseurs qui s’amusaient lorsque nous sommes arrivés) se met en mouvement, formant un cercle imparfait devant nous, et se mettent à tourner tranquillement dans le sens inverse des aiguilles d’une montre.

Pendant ce temps le zima s’accroupit à nos côtés, tenant dans ses mains une petite hache à manche de bois strié de lignes, au tranchant étroit, ornée d’une clochette de fer. Nous reconnaissons l’attribut de Dongo, « génie de la foudre et du tonnerre ». Le simple fait que nous mentionnions Dongo nous assimile aux participants, aux acteurs du rituel.

Le cercle des danseurs/marcheurs poursuit sa ronde.
Un joueur de calebasse (ils sont trois, c’est le joueur du centre qui mène le jeu) accentue encore le rythme, et se met à vociférer en interpellant les acteurs. Nous identifions à nouveau le nom de Dongo. Le zima, tenant la hache dans la main droite, se dresse et se met à agiter la clochette en invectivant à son tour les danseurs, qui tournent inlassablement en levant le bras droit, le poing fermé. A un moment le vieillard rejoint le centre du cercle, s’accroupit. Il dépose une calebasse à col étranglé et nous tourne le dos, mais son attitude nous fait penser qu’il prononce quelques mots au-dessus du sable, là avait été projetées les gouttes de parfum.

Cette situation dure un assez long moment. Jusqu’à croire que l’annonce de la venue des « génies » n’est qu’une forme de politesse destinée à nous satisfaire... Les musiciens ne faiblissent pas. La lumière décline ; le crépuscule est toujours rapide ici… Les incantations se maintiennent sur un rythme soutenu, et sont de plus en plus « hurlées » aux danseurs. Le zima agite sa hache et sa clochette. La cour est encombrée de spectateurs, qui circulent de groupe en groupe et commentent à voix haute. Une certaine tension est perceptible, les spectateurs se resserrent.

A un moment, le porteur de « Dongo » se met déglutir bruyamment, portant sa salive au bord des lèvres, en gouttes épaisses, tout en continuant à harceler les danseurs. Le musicien-crieur redouble d’efforts, le cercle des danseurs s’agite, se désunit et marche plus vite.
La nuit tombe et l’obscurité rend plus difficile la lecture des événements.
Successivement, et dans le désordre, l’une des danseuses se met à pousser des cris stridents, exprimant une sorte de souffrance ou de peur, ou de colère même ; elle est soutenue et accompagnée d’autres danseuses, et se déshabille à moitié. Une vieille femme en noir la rejoint et simule un grand désordre. D’autres femmes, presque immobiles, se tiennent en arrière et lui prennent les bras lorsque les trépignements et les cris deviennent trop violents. Nous reconnaissons les « femmes tranquilles »…

Des danseurs en costume blanc, élégants et souples, brandissent tout à coup les attributs des hawkas (casques coloniaux ou casques de chantier, fouets) et viennent se frapper brutalement les jambes avec des nerfs de boeuf, en sautant et hurlant devant les spectateurs. Ont-ils mal ? Ils semblent insensibles aux flagellations qu’ils s’infligent… Pendant ce temps, la jeune femme déshabillée continue à pousser ses cris stridents.

Le « porteur » de Dongo s’effondre alors au sol en prenant une rigidité cataleptique, bavant et roulant des yeux blancs. A ses côtés des amis ou des parents lui prennent les épaulent et le veillent dans sa position de gisant. Il prend une voix grave et dense. La traduction relate un propos sur la « force », sur la « résistance », rien de très clair…
La musique ne cesse pas et les proférations criées sont désormais incompréhensibles. Le mouvement circulaire des danseurs est erratique, un peu dépassé par les déplacements des uns et des autres. Chaque personnage en transe est accompagné par des amis, qui le soutiennent et le retiennent lorsque ses mouvements deviennent brutaux et incontrôlables. Il est probable que les génies ont parlé : Dongo à coup sûr, le génie des Hawkas sans doute lorsque les jeunes gens habillés de blanc se sont fustigés à coups de nerfs de boeuf, et peut-être Moussa ou Kirey, incarnés par la jeune femme aux cris stridents.

Progressivement la cour est envahie par tous les participants qui se mettent à piétiner la poussière en sautillant sur place au rythme des calebasses. Cela tourne à la cacophonie et au désordre.
La nuit est désormais complète.
L’action se dilue, elle devient illisible.

Les danseurs qui ont connus les transes sont conduits à l’écart, se frottent le visage, semblent s’éveiller. Les joueurs de calebasses ralentissent un peu. De temps en temps ils s’abreuvent au seau posé à côté d’eux. La foule bouge et vaque. Les bavardages reprennent. Des cigarettes sont allumées ça et là ; on active les lampes à pétrole ; le rituel est consommé… »

mardi 19 février 2008

Chapitre 2 : Sur les traces de Jean Rouch, le "Sorko blanc".




Jean Rouch est mort au Niger, le 18 février 2004, sur cette terre où il avait tenté, au travers de ses films et de ses écrits, de comprendre la cosmogonie, les mythes et les rituels Songhay, par intérêt personnel d’abord dans la mesure où il était intéressé par l’Afrique et ensuite au nom du Musée de l’Homme de Paris.
Fasciné par le cinéma engagé et vivant, il a révélé les relations particulières que les Songhay entretiennent avec les « esprits » et « le monde naturel », démontrant les hiérarchies d’autorité cachées et des relations au monde marquées par la « magie ». Ses amis nigériens l’appelaient le « grand Sorko blanc », se référant à sa connaissance des pêcheurs du fleuve et à son initiation aux mystères, aux esprits et chimères de l’eau. Ses films en témoignent, il n’a pas cessé de rechercher sous les apparences les ressorts de cette société mal connue. L’œil de la caméra lui a permis d’être au cœur d’un cinéma vérité qui, depuis, a fait école.
Il est mort sur la route de Tahoua, près de la bourgade de Birnin N’Koni, là où les « génies », ceux qui parlent au nom des puissances invisibles, lui avaient interdit d’aller… « Jamais à l’est de Niamey, là tu rencontreras la mort », lui avaient-ils dit.
Invité par le Centre Culturel Franco-Nigérien de Niamey à présider une rétrospective du cinéma ethnologique africain il se rendit, en cette occasion, à Tahoua (vers l’est donc) pour visiter le nouveau studio d’animation édifié par son ami le réalisateur Moustapha Alassane. Il trouva la mort dans un accident de la route, la vieille Mercédès de son ami percutant un camion arrêté sur le bord de la route, sans signalisation aucune. Il fut le seul à mourir dans l’accident, son épouse et le chauffeur s’en sortant sans trop de mal.
La communauté nigérienne des artistes et des savants fut atterrée de perdre l’un de ses plus anciens amis. Après les honneurs officiels rendus par son pays d’adoption et la France, il fut enterré dans le vieux cimetière colonial français de Niamey. Ses amis étaient là, jouant du Godyé, pleurant, invoquant les esprits.
Pour lui rendre hommage les étudiants de l’Ecole de Journalisme de Niamey (IFTIC) et les membres de l’association de défense et de promotion de la culture Songhay (Zanka-Faba) ont alors voulu montrer l’actualité du regard porté par Jean Rouch sur la société Songhay. Deux courts métrages furent réalisés dans les villages qui avaient reçu la visite de Jean Rouch en 1946. Ils démontrèrent la permanence des magies et des rituels dans le Niger d'aujourd'hui.

Mieux, ils cherchèrent à honorer l’âme du défunt en célébrant la cérémonie rituelle du souvenir et de l’hommage aux grands initiés. Les pêcheurs Sorkos d’Ayorou, de Firgoun, de Tillabéri et de toute cette partie du Niger, voulurent sacrifier, comme le veut la tradition, un hippopotame mâle en mémoire de leur père et frère. L’ancien compagnon de route de J. Rouch, Damouré Zika, sortit de sa retraite et vint sur les bords du fleuve pour participer à l’événement. L’enfant de Firgoun, Moussa Illo, élevé et guidé par Jean Rouch, devenu secrétaire général de l’Association des pêcheurs Sorkos de la région d’Ayorou, parvint à obtenir du gouvernement nigérien l’autorisation de tuer un jeune hippopotame (espèce protégée)…

Musique envoûtante, femmes possédées désignant l’animal qu’il convenait de sacrifier, présentation des harpons à flotteur et des « chasseurs »…le rituel se déroula sous le grand soleil d’Avril. Les basses eaux du fleuve virent le sacrifice, la mort de l’hippopotame et le partage de la viande entre les habitants. Chacun sait désormais que l’âme de l’explorateur est incarnée quelque part, entre les sables, les maisons en banco, les rives du fleuve et le grand ciel d’étain présageant la saison des pluies…

Le voyage a permis de suivre les traces du cinéaste. nous avons retrouvé les fils et les petit-fils de ses amis nigériens qui ont "joué" leur propre vie dans ses films. Un Mémorial sera édifié au bord du fleuve là où il aimait se reposer, sous les tamariniers de Koutougou. Quelques objets y seront rassemblés, des témoignages et sans doute les « Hampis » (vases sacrés du culte des Holeys) utilisés par les grands zimas de son époque, que son fils adoptif, Moussa Illo, recherche avec passion et ténacité.

Jean Rouch est aujourd’hui le grand homme des Songhay.

jeudi 14 février 2008

Exposition : Voyage au pays Songhay


Jusqu'au 10 mars 2008, vous pourrez voir le reportage réalisé par nos anciens élèves au Niger en octobre 2007, sous la forme d'une exposition de photos.

Le livret accompagnant l'exposition ainsi que les 4 DVD sur l'oeuvre de Jean Rouch sont disponibles au CDI.

Sur le blog du CDI, une parution hebdomadaire dans la rubrique
"Niger: musée de l'immatériel"

samedi 9 février 2008

Chapitre 1 : Un musée de l'immatériel au Niger, pourquoi?



Le lycée Robert Doisneau a conçu et réalisé un voyage d'étude au Niger afin d'aider une association locale (Zanka-Faba) à construire l'Ecomusée" d'une ethnie particulière : l'ethnie Songhay. Cette société, localisée au sud-ouest du Niger, cherche à valoriser son "identité" en rassemblant les témoignages d'un riche passé historique (Empire Songhay au XVIème et XVII ème siècles), des objets de la vie quotidienne illustrant les activités d'élevage, de culture, et de pêche, ainsi que tous les rituels et "magies" issus de la tradition animiste.

Les élèves du lycée sont partis à la découverte des paysages de la brousse et du fleuve. Cette expédition a été entièrement financée par des partenaires extérieurs à l'Education nationale, en particulier les instances qui mettent en oeuvre la "Politique de la ville" et "l'Egalité des chances". Les élèves sont tous issus de la préparation au concours spécifique d'entrée à l'IEP de Paris (dénommé communément "Sciences Po").

Les lycéens ont rencontré la population et les personnalités représentatives de la vie traditionnelle (chefs de village, prêtres animistes, magiciens) et défini les grands axes de la mission de conservation et de présentation qui incombera à "l'écomusée". Ce dernier porte aujourd'hui le nom de "musée de l'immatériel", car il abritera surtout des "savoir-faire" et des "façon d'être", sous forme de présentations d'outils du quotidien, de traces archéologiques et de manifestations culturelles (exemple : séances de rituels de possession, spectacles de danse et de musique...). Installé dans la ville préfecture de TERA (province du Liptako), son édification sera soutenue par les communes française jumelées avec les villages de la région, en particulier Juvisy sur Orge liée à Tillabéri et Vert le Petit jumelée avec Ayorou.

Les élèves du lycée Robert Doisneau exploitent actuellement la masse des informations recueillies sur le terrain. Ils ont déjà écrit un récit de voyage (Récits du fleuve et de la piste) et se préparent à la réalisation d'un film documentaire et d'un cycle de conférences.
Les belles pages de leur récit de voyage vous seront proposées régulièrement afin de mieux découvrir la singularité de l'ethnie Songhay qu'ils ont rencontrée.
JL DODEMAN

vendredi 8 février 2008

Sortie au ministère de l'économie : le vendredi 1er février, remise du prix du livre d'économie




Il y a de ces moments où on peut ressentir le pourquoi de notre métier : faire découvrir, intéresser et partager.
Le Vendredi 01 Février a été remis le prix du livre d’économie 2008 au ministère de l’économie et des finances. Au premier abord un de ces moments pour lesquels nous annulerions tous nos vacances , et pourtant…
23 de nos élèves suivants la formation Sciences-Po ainsi que 6 collègues ont assisté aux tables rondes « Comment agir sur le pouvoir d’achat et l’emploi » et « L’Europe moteur ou frein de croissance » ainsi que la remise du prix du livre d’économie par Madame le Ministre. Attentifs, silencieux bien sûr, mais surtout curieux. Pas curieux, d’être là au milieu de gens dont les CV sont plus longs que les devoirs de certains de nos élèves, ni d’être - eux élèves parfois stigmatisés de banlieues- assis dans une salle de conférence du ministère de Bercy. Non curieux d’apprendre.
Quelques passes d’armes entre intervenants prestigieux Louis Schweitzer ; Brice Teinturier (directeur gébéral adjoint de TNS Sofres) , Philippe Herzog (député européen) ; Jacques Marseille (Historien ) et autres spécialistes ; une allocution quasi enflammée de monsieur Erik Orsenna interpellant la jeunesse de l’assistance et puis la remise du prix.

And the winner is : « La société de défiance » de Yann Algan et Pierre Cahuc
Je cite : « Ouvrage qui décrit le manque de confiance de nos compatriotes à l’égard de leurs institutions , de leurs concitoyens, de la justice, mais aussi à l’égard de la concurrence. Ce sentiment de défiance, nuisible pour l’épanouissement personnel, a des répercussions sociales puisqu’il affaiblit la croissance et donc l’emploi. »

Quel étonnant hasard eux qui sont présents parce qu’ils font confiance en l’égalité des chances en la valeur de travailler et de travailler ensemble et en l’inexistence de défiance quand il s’agit de faire découvrir et partager.

Que de jolis mots pédagogiquement corrects pourrait-on me dire, et pourtant…bien plus que des mots :
Imaginez vous certains de nos élèves interpeller Madame Christine Lagarde sur le pouvoir d’achat ou sur la place des énergies fossiles dans notre économie ?
Imaginez vous certains de nos élèves, magnéto en main interviewer des experts économiques
Imaginez vous certains de nos élèves échanger avec un académicien sur l’existence d’autres alternatives crédibles au capitalisme dans nos sociétés ?

Il y a de ces moments où on peut ressentir le pourquoi de notre métier : faire découvrir, intéresser et partager.

Steve Brown.

samedi 2 février 2008

Prix du livre d'économie 2008



Le prix du livre d'économie 2008 a été attribué le vendredi 1er février à Yann Algan et Pierre Cahuc pour leur ouvrage La société de défiance, un essai sur le modèle social français qui serait mis en péril selon leur thèse, par le corporatisme et l'étatisme.
Deux exemplaires de cet ouvrage sont disponibles au CDI