Ce lundi 1er Décembre, la salle Isnard était pleine d'élèves de premières et de terminales pour ce moment de rencontre avec Myriam, ancienne élève du lycée et doctorante au laboratoire ISTEM.
Ce laboratoire, dirigé par Marc Peschanski, est une unité de recherche regroupant une dizaine d'équipes, environ 60 à 80 personnes, qui ont fait des cellules souches, le centre de toute leur attention professionnelle, pour contribuer à trouver des traitements pour différentes maladies, dont certaines, très rares ne concernent qu'une centaine de patients dans le monde.
Myriam commence par situer le cadre de son intervention, l'opération des "1000 chercheurs dans les écoles" pour parler de génétique et de l'action des chercheurs, et aussi pour évoquer le Téléthon, du 5, 6 et 7 décembre prochain, source indispensable de financement pour faire fonctionner tous les laboratoires du Génopôle. Ces recherches dépassent largement les enjeux des maladies génétiques et concernent finalement beaucoup de pathologies, comme la maladie d'Alzeimer ou l'autisme. Le Téléthon, c'est aussi l'occasion d'entendre parler de génétique et de l'état de la recherche, c'est finalement une façon d'être informé comme citoyen.
La recherche en génétique est très coûteuse, l'un des robots qui réalise des manipulations pour éliminer le côté aléatoire de la manière de faire des humains, qui peut fausser des résultats, coûte 1 million d'euros, un deuxième, lui aussi présenté dans ce petit film, n'est qu'à 600 000 euros.
Myriam développe ensuite un exposé scientifique pour nous expliquer comment apparaissent les maladies génétiques, en nous donnant de nombreux exemples, et en n'oubliant pas de signaler les implications de ces maladies pour les familles des patients.
Le génome ce sont 23000 gènes, ils constituent notre identité, si l'un manque ou s'il y a un petit défaut qui impacte la fabrication des protéines, nous sommes malades. La carte du génome humain, puis la localisation de certains gènes est donc une découverte tout à fait fondamentale.
Après avoir appris qu'il y avait deux types de maladies génétiques, on se concentre ensuite sur la manière de fabriquer un médicament, avec le protocole méthodique qui part de l'idée, puis on passe au test sur cellules d'une seule sorte en "boîte", puis vient la nécessité de tester sur des modèles vivants, souris, chien, pour tester sur des cellules de toute sorte ... avant de passer aux essais cliniques sur l'homme.
Pour soigner, la thérapie génique utilise des vecteurs. Ce sont des virus "apprivoisés" qui vont devenir "livreurs" de gènes de remplacement, afin de remettre "l'usine de fabrication" de protéines en marche. Il y a déjà des résultats avec les "bébés bulles" et certaines maladies neurologiques mortelles. D'intéressantes perspectives pour d'autres maladies sont en cours d'expérimentation, ou en essais cliniques.
Par contre, il y a des limites,
Pour fabriquer 50 ml de vecteur-médicament, on part d'un bac de 200 litres, qu'on épure en différentes étapes, c'est dire le temps et la rareté. On utilise la moitié pour les patients et l'autre sert aux contrôles qualité très stricts de la production. On peut difficilement traiter toutes les parties d'un corps humain, s'il s'agit d'une maladie musculaire ou de la peau.
Les cellules souches pluripotentes utilisées viennent de deux sources, de FIV ou bien ce sont des cellules humaines reprogrammées. Il n'y a aucune différence entre les deux types de cellules souches.
Myriam termine ensuite son exposé en évoquant les métiers de la recherche et son propre parcours, avec la perspective d'une soutenance de thèse en 2016. Les élèves sont venus nombreux à la fin de cette intervention lui poser des questions sur ses choix.
Michèle Dégardin
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